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MONSIEUR AUGUSTE

Octave s’avança nonchalamment, et lui dit :

— Monsieur pas de menaces, s’il vous plaît ; pas un mot de plus.

Octave poussa violemment la porte sur Auguste et la ferma à double tour.

— Enfin je respire ! se dit-il à lui-même ; ce jeune homme était mon mauvais génie ; m’en voilà délivré.

Un léger bruit se fit entendre à la persienne de l’atelier ; deux lames vertes s’entr’ouvrirent comme une bouche qui va parler, et Octave entendit distinctement ces mots formidables

— J’épouserai ta Louise avant huit jours. Voilà ma vengeance.

Octave courut pour saisir Auguste derrière la persienne, mais le jeune homme était déjà loin, et un rire éclatant se mêlait, sous les arbres, à la gamme du rossignol.