Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/101

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pas un éreintement, mais une véritable exécution, une exécution qui témoignait bien de l’affolement et du trouble dans lequel ma pièce avait jeté les esprits.

On n’en avait retenu que les violences, et on n’avait voulu voir là qu’un fait-divers banal ; mais l’un trouvait qu’il était encore plus ignoble que tout ce que l’on avait pu rêver, l’autre que je n’avais pas donné en brutalité tout ce qu’on était en droit d’attendre de moi.

— Il n’y a là, en somme, disait celui-là, que des mots que nous-mêmes prononçons plusieurs fois par jour.

Seul, le critique du Gaulois trouva que ce scénario ultra-réaliste rappelait par plus d’un point les sujets traités par les grands tragiques, Eschyle, Sophocle ou Corneille — à la qualité des personnages près — et qu’on retrouvait chez mes héros toutes les vertus dont se parent et s’honorent les protagonistes des grands drames classiques.

Lui seul avait compris quelque chose à mon drame.

Je ne fus pas le moins du monde peiné, comme vous le pensez, de cet accueil auquel