Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/22

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la visite d’un de mes bons amis, un auteur dramatique distingué, M. Louis Tiercelin, qui me dit :

— Mme Crosnier, de l’Odéon, à qui M. Porel accorde un bénéfice, est venue me demander un acte inédit. Je n’ai rien de prêt. Mais je viens de lire ton livre. Il contient une nouvelle : En Famille, qui m’a beaucoup frappé. Il n’y a presque rien à faire pour la transformer en un acte très original. Au surplus, jette les yeux sur ce scénario que j’ai préparé. Toutes les scènes y sont indiquées. Il n’y a presque qu’à copier dans le livre. Si tu veux écrire cet acte, nous serons joués sur la scène de l’Odéon. Je vais informer Mme Crosnier que j’ai ce qu’il lui faut.

Comme bien vous pensez, j’acceptai avec d’autant plus d’empressement que je n’eus aucune peine à me convaincre que mon ami Tiercelin avait raison. De plus, Mme Crosnier avait fait valoir qu’elle s’était assuré le concours de beaucoup d’artistes en renom. Elle devait jouer le rôle de la mère, Saint-Germain le rôle du père. Il n’y avait pas à hésiter. Le soir même, je me