Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/24

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le marbre de la cheminée, avec une vieille malle pour figurer la table.

Directeur, auteurs, acteurs, tout le monde fut admirable de constance et de résignation, mais combien nous fûmes récompensés !

Cette seconde représentation d’essai fut un triomphe. Auguste Vitu qualifiait ma pièce « d’eau-forte sanglante écrite d’une main ferme et sûre, d'une main d’ouvrier ». Francisque Sarcey déclarait qu’il n’aimait pas ce genre de théâtre, mais qu’il était bien forcé d’avouer que cet acte était fait de main de maître.

A ma joie se mêlait un peu de déception. J’ai toujours aimé le combat et je m’étais, au cours des répétitions, accoutumé à l’idée que ma première pièce soulèverait des protestations, que peut-être il y aurait bataille, et voilà que tout le monde était d’accord pour la trouver charmante.

Bref, le lendemain le Théâtre-Libre était fondé définitivement et vous savez quelles glorieuses étapes il a parcourues depuis.

Deux ans après, Antoine, qui avait joué En Famille à Bruxelles, avec un très grand