Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/79

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Si je choisis — comme c’est mon droit et mon bon plaisir — mes héros parmi les filles et les souteneurs, je ne puis cependant pas les faire parler en académiciens.

Je ne trompe personne. Mon livre coûte trois francs cinquante centimes, un fauteuil d’orchestre six ou sept francs, et l’acheteur qui prend le livre, le spectateur qui paie sa place parce qu’il voit mon nom sur l’affiche, sait parfaitement à quoi s’en tenir. Ni le théâtre ni le livre ne sont obligatoires.

Vous mêmes, mesdames et messieurs, qui m’avez fait l’honneur de venir aujourd’hui entendre La Casserole, trouveriez mauvais que mes personnages ne parlassent pas le langage de leur condition. Je suis persuadé que vous étiez fixés d’avance sur ce que vous allez entendre, qu’aucune audace ne vous étonnera et que vous seriez désolés si j’avais, par crainte, opéré les transpositions que réclame M. Sarcey.

Il y a un public — et vous en êtes la preuve — pour toutes les manifestations artistiques, et ce serait vous faire une injure gratuite et que vous ne méritez pas que de vous supposer moins intelligent que le