Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/86

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reconnue, elle avait été piquée au vif par la satire de ses propres mœurs.

Je sais bien que l’humanité, à tous les degrés de l’échelle sociale, est sujette aux mêmes faiblesses ; mais je m’insurge contre l’hypocrisie des uns, à laquelle je n’hésite pas à préférer l’inconscience et la belle franchise des autres.


Les gens du peuple, et même du bas peuple, ne sont pas plus mauvais que le commun des mortels. Ils sont calomniés par ceux qui ne les connaissent pas.

Je me souviens qu’à mes débuts, j’arrivai rempli à leur égard d’abominables préventions. Je fus bien vite converti et l’étude que je fis des milieux populaires fut pour moi une révélation.

Je ne viens pas dire qu’il n’y ait pas parmi eux d’affreux bandits ; au contraire, ceux qui se mêlent d’être mauvais sont formidables, pour cette raison, que n’ayant jamais reçu aucune instruction, aucune éducation, ils ignorent la plupart du temps la notion du bien et du mal et suivent leurs instincts bons ou mauvais.