Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/93

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l’amant de sa fille, qu’il appelle son gendre ; il le reçoit chez lui.

La seule honnêteté reconnue, c’est l’honnêteté naturelle, celle qui consiste à ne pas voler, à ne pas prendre le bien d’autrui.

Ceux ou celles qui tournent mal, sont, à mon sens, comme je le disais tout à l’heure, infiniment moins coupables que les criminels du grand monde, car ils n’ont eu pour les retenir ni l’exemple, ni l’excuse d’une vie aisée.

Aussi, je ne sais pas jusqu’à quel point il nous est permis, à nous, de jeter la pierre à des malheureux parce qu’ils se plaignent de l’injustice suprême qui condamne les uns à avoir faim tous les jours, alors que les riches, les braiseux de naissance, peuvent vivre sans être forcés de truquer.

Ces gonc’s là, c’en a t’i de la chance,

a dit le chansonnier populaire Bruant, leur plus admirable interprète ;

Ça mange et ça boit tous les jours !

Je ne me sens pas la force d’en vouloir à