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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

l. 51 et suiv.) nous lisons : « J’invoquai les dieux Khaldis, puissances redoutables qui ont fait présent à la famille d’Argistis, d’Harsitas, l’ennemi, et des armées de l’Assyrie. » et plus bas (S. xxxix, 1) : « contre les villes ennemies d’Assyrie, j’ai réuni mes guerriers. » De même, en tête de la sixième campagne (S. xxxix, ii. 20–45) nous trouvons : « J’invoquai les dieux Khaldis qui ont livré à la famille d’Argistis les pays ennemis d’Assyrie, de…, de…, de Bustus et de Tarins » ; et plus bas : « Je me suis emparé (?) des palais du pays de Surisidas, contre (?) les armées ennemies d’Assyrie. » Le nom propre de « Harsitas » qui se lit au commencement de la cinquième campagne semble à M. Sayce n’être qu’une simple transcription à l’Arménienne, du nom d’Assurdân-il qui fut porté par un des faibles successeurs de Ramman-nirar ; hypothèse ingénieuse, sans doute, mais risquée, trop risquée, croyons-nous. Mais, encore une fois, les victoires d’Argistis sur l’Assyrie ne sauraient être contestées, et le résultat de ces victoires fut que le Biaïna devint pour un temps au moins l’arbitre du Nord de la Perse, au détriment des rois de Ninive ; cela, comme je l’ai déjà dit, s’explique d’autant plus facilement, que l’Assyrie traversait alors une crise terrible, qui devait la mettre à deux doigts de sa perte.

Tandis que Menuas nous a laissé dans le Sud de l’Aderbeïdjân un monument de ses conquêtes, il est surprenant qu’Argistis ne nous ait point laissé de monument des siennes, qui furent pourtant plus complètes et plus étendues. Peut-être l’inscription encore non copiée de Sideck ou Sidikan, à quelques milles au nord de Revandoz, est-elle précisément d’Argistis. Il paraît qu’elle est bien mieux conservée que celle d’Ouschneï ; c’est une raison de plus pour souhaiter qu’elle nous soit bientôt connue. Nous faisons des vœux pour que le voyageur ou le missionnaire qui se dévouera à cette tâche ne se heurte pas aux obstacles qui nous ont arrêtés (Voyez Chap. xii) et termine son œuvre avec plus de bonheur que nous.

La grande inscription ne mentionne qu’une expédition