Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
CHAPITRE V

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

ville principale du bassin de l’Araxe, les Arméniens la font naturellement remonter à Noé, et ne se privent guère de légendes fantaisistes à ce sujet. D’autres (Chardin ii, 168) en attribuent la fondation à Valarsès, fils de Tigrane, qui régna au IIe siècle de l’ère chrétienne et l’identifient avec Vagar-Chapat. Les historiens Sébéos et Jean Catholicos sont les premiers qui au VIIe et VIIIe siècles, mentionnent Erivan comme une forteresse et un gros bourg.

Erivan fut toujours un des enjeux principaux des guerres entre la Turquie et la Perse. Les Turcs la prirent en 1582 ; Shah-Abbas ne put la leur reprendre en 1605 qu’après un siège de 6 mois. Depuis Shah-Abbas la ville fut successivement occupée par l’un et l’autre des partis ennemis. Les rois de Géorgie l’assiégèrent plusieurs fois. Elle résista en 1804 aux Russes, commandés par le prince Tzitzianof. Après un second échec en 1808, les Russes finirent par s’en emparer en 1827. Paskievitch qui emporta la ville, reçut le titre d’Erivanski.

Cette ville située sur le Zengui à 1284 mètres d’altitude, et à peu de distance du confluent de cette rivière avec l’Araxe, est un point de croisement géographique très-important. La route de Géorgie en Perse rencontre ici la route naturelle de Turquie en Perse par la vallée de l’Araxe. Depuis la conquête russe, le transit turco-persan a, il est vrai, abandonné la voie de l’Araxe pour se reporter sur Bayazid.

Bien qu’Erivan soit située par 40° 10′ de latitude, trois degrés par conséquent au Sud de Marseille, son climat peut passer pour l’un des plus rigoureux que l’on connaisse. L’hiver y dure longtemps ; il neige quelquefois au mois d’Avril. En Janvier le thermomètre descend jusque 30° et 32° au dessous de zéro, tandis qu’en été des officiers russes ont observé dans le fort, à l’ombre 47° centigr. de chaleur !

En moyenne, les hivers sont ceux de Saint-Pétersbourg ; mais le mois à la moyenne la plus basse (‒15°) y est beaucoup plus froid que dans cette ville ou à Archangelsk. La différence entre