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LE DIT DOU VERGIER 17


Vraiement, c′est tout le deffaut[1]
108 Qui en son gentil corps deffaut.[2]

Einsi longuement, sans doubtance,
Pensay, qu′onques je n′os plaisance
A chose qu′où vergier veïsse,[3]
112 Par quoy mon penser y tenisse ;[4]
Car par pensée remiroie[5]
La grant biauté qui me maistroie,
Le scens, la valeur et le pris
116 Par qui je sui d′amer espris,
Et le plaisant viaire dous
De ma dame a qui je sui tous.
S′estoit mes cuers certeinnement[6]
120 Seurpris si amoureusement
De joie, quant penser pooie
Et quant appertement vëoie
Qu′Amours, pour moy plus amender,
124 Me fait servir et honnourer
Loyaument, sans penser folour,[7]
De toutes les dames la flour,
Que nuls cuers penser ne porroit[8]
128 La joie que li miens avoit.[9]
Mais quant je pensay ensement[10]
Comment je l′aim très loyaument.
Et elle n′a cure de moy,
132 Einsois me fait peinne et anoy[11]
Et me fait en dolour languir,[12]
Pour ce que je Faim et désir,
Et qu′elle me deust par droit
136 Des biens amoureus orendroit[13]

  1. M sest ; D le meffait
  2. D detlait
  3. KJ qui ou
  4. DE Pourquoi
  5. D Par p. je r.
  6. MBDE Cestoit ; D mon cuer
  7. manque dans J
  8. KJ Nuls
  9. KJ reçoit
  10. C jai pensai ; KJ jo pense
  11. E asnoy
  12. BDEKJ ad.
  13. FM ci endroit.

    Tome I. 2