Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/181

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Et de faire le bas en haut venir,[1]
N’elle ne puet personne tant chierir
          736 Que seürté[2]
Li face avoir de sa bonneûrté,
Soit de joie, soit de maleürté,
Que sus ou jus ne l’ait moult tost hurté.[3]
          740 C’est sa nature :
Si bien ne sont fors que droite aventure ;
Ce n’est qu’uns vens, une fausse estature ;[4]
Une joie est qui po vaut et po dure ;[5]
          744 C’est fols s’i fie !
Chascun déçoit et nelui ne deffie.
Et se je di que la mort qui m’aigrie[6]
Puis demander a ma dame jolie,[7]
          748 Par quel raison[8]
Le feray je, ne par quel occoison ?[9]
Elle s’est mise en la subjection[10]
D’Amours a qui elle a fait de li don
          752 Entièrement,
Et vuet qu’elle ait très souvereinnement,[11]
Com ses souvreins, seur li commandement[12]
Si qu’el ne puet contrester nullement[13]
          756 A son plaisir,
Eins li couvient en tous cas obeïr.[14]
Dont, se ma dame a plaisance et désir[15]
De moylaissier pour un autre enchierir,[16]

  1. CKJ en haut les bas ; E les bas
  2. E securte
  3. KJ sus an (J au) niant ; M laist ; K heurte
  4. E Si ; DE que ; KJ qun veux ; P quune ; KJ estadure
  5. est manque dans EKJ
  6. E Et si di je ; D Et si dit ; KJ Et se di ; BDEKJ magrie
  7. KJ Vueil d. a dame
  8. E Pour
  9. P et par ; B1DKJP achoison
  10. KJ Quelle soit ; E submission
  11. AV quil
  12. KJ Com ses seruans ; P Com souuerainne ; A souuereins
  13. CDE quelle
  14. KJ Qui
  15. 757 et 758 intervertis dans KJ
  16. KJP chierir (J chérir) ; DE enrichir.