Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/212

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Qui loiaument l’amoit, et elle li.
Mais la mort l’a de ce siècle parti.[1]
          1552 Et la valour,
Le sens, le pris, la prouesse, l’onnour,[2]
Qui fu en li, si comme elle dist, flour,[3]
Le fist des bons estre tout le millour.[4]
          1556 Pour ce pensoit
Parfondement, ne onques ne cessoit,
Et en pensant le plouroit et plaingnoit,[5]
Si que son vis en larmes se baingnoit.
          1560 Pour ce maintient
Que la dolour est plus griés qui li vient[6]
Pour son ami que celle qui me tient.
Sire, et je di, faire le me convient,[7]
          1564 Tout le contraire.
J’aim loiaument de cuer et sans retraire[8]
La plus très belle et le plus dous viaire[9]
Qu’onques encor Nature peüst faire,[10]
          1568 Qui me donna
Jadis son cuer tout et abandonna.[11]
Son cuer, s’amour, son ami me clama[12]
Et par son dit seur tous autres m’ama.
          1572 Or est einsi,
Sire, qu’elle n’a mais cure de mi,
Eins m’a guerpi, et fait nouvel ami.
Et, par m’ame, pas ne l’ay desservi.[13]
          1576 Et d’autre part,
Mon guerredon ailleurs donne et départ,[14]

  1. manque dans AV ; P mors ; C cest
  2. CEKJP Le pris le scens ; EKJ et Ion
  3. A com el dit aor ; J si comme dit or
  4. AB estre des bons
  5. le manque dans KJ ; KJ et se pi.
  6. P plus grieue est
  7. EKJ que faire me c.
  8. J Jamay
  9. très manque dans D
  10. EK encore
  11. tout manque dans E ; et manque dans M
  12. EKJ Auec samour ; C Auuec son cuer et ami ; P Amant
  13. B mon ame
  14. C Bon ; CBDP gu. a li donne ; E gu. donne a li et d. ; KJ gu. lui donne ;