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de son Théâtre de la Cour, nous enseigne que le ballet « se composait d’entrées, de vers et de récits. Les entrées, qui constituaient le fond même du ballet, étaient muettes : on voyait s’avancer sur le théâtre un certain nombre de personnages qui figuraient par leur physionomie, leur costume, leurs gestes et leurs danses une action formant une sorte de petit drame comique ou sérieux, complet en soi, mais uni, quelquefois par des incidents matériels, tout au moins par l’idée générale, aux autres entrées, dont chacune reproduisait une des faces du sujet. Le programme, distribué à l’assemblée, expliquait sommairement le sujet des entrées, comme ferait aujourd’hui le livret d’une pantomime ; de plus, il y joignait habituellement, surtout sous Louis XIV, des vers à la louange des personnes chargées de remplir les différents rôles, vers qui n’entraient pas dans l’action, et n’étaient point destinés à être dits ou chantés sur la scène, mais simplement à être lus par les spectateurs. Enfin les récits étaient des morceaux débités ou chantés à l’ouverture du ballet et de chacune de ses parties par des personnages qui n’y dansaient pas ; c’était le plus souvent des comédiens qu’on