Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/24

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vous comptez bien ſürement pour le coup, que les Adverſaires des Forces Vives n’auront rien à vous repliquer.

Ce cas qu’on a enfin trouvé, & qu’ils croyoient introuvable, eſt celui d’une boule qui va choquer en même temps, & avec 2 degrés de vîteſſe, deux autres boules dont la maſſe eſt double de la ſienne, & la ſomme quadruple, & qui va les choquer obliquement ſous un angle donné, ſçavoir de 60 degrés, & tel, qu’il leur eſt communiqué 1 degré de vîteſſe à chacune, & par conſéquent 2 de Force ; ce qui fait 4, ou le quarré de la vîteſſe de la premiere, & qui fait tomber entierement l’objection tirée de la conſideration du temps, dont les ennemis des Forces Vives ont fait juſqu’à préſent tant de bruit.

Mais oſerai-je vous le dire, Madame, cet exemple ne prouve pas mieux que le précédent, & il eſt à pluſieurs égards beaucoup plus défectueux.

Car 1°. le double choc n’y eſt pas plus ſimultané que l’étoit le choc unique dans l’autre, comme j’ai eu l’honneur de vous le faire remarquer.

2°. Il eſt encore plus particulier, & plus