Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/31

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cire, & les exemples tirés des créatures animales. Je n’ai garde de croire que ce ſoit là votre intention ; & j’en reviens toûjours à penſer ſeulement que vous ne vous êtes pas aſſez fiée à vos propres lumieres dans cette Recherche. Tranſigez donc, je vous ſupplie, Madame, avec vous-même, ou avec moi ſi vous voulez m’honorer juſqu’a ce point, ſur l’exemple clair & univoque du Mouvement retardé par les ſeules impulſions de la Peſanteur ; convenons ou que les Forces Vives s’y trouvent, ou quelles ne s’y trouvent pas, ou, ce qui reviendroit aſſez au même, qu’on ne peut les y trouver ; & après cela nous paſſerons à tout ce qu’il vous plaira de plus compoſé. Car je ne cherche qu’a abréger, & à proceder par ordre.

Mais en attendant, Madame, pour qui croyez-vous que ſeroit la préſomption favorable dans cette diſpute ? Pour le parti qui entaſſe ſans fin ce qu’il y a de plus compliqué, ou pour celui qui ne cherche qu’à ramener la queſtion à ſes moindres termes, qui ſonde la nature dans ce qu’il y peut trouver de plus ſimple, & où elle doit ſe montrer le plus à découvert, & par ſes plus grands côtés ?