Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/30

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foncements des corps dans des matieres molles, & il eſt vrai qu’il ſe méle toujours inévitablement dans ces expériences, & dans les exemples que l’on tire des créatures animales, des circonſtances étrangeres qui éterniſent les diſputes.

J’ignore qui ſont ceux aujourd’hui qui rejettent les expériences ſur les enfoncemens des corps dans des matieres molles, & je ſcais ſeulement, qu’aprés avoir loué l’eſprit & l’induſtrie de ceux qui les ont faites, je les ai adoptées dans mon Memoire, en preuve de mon ſentiment. Mais ce que vous ajoûtez des circonſtances étrangeres qui s’y mélent inévitablemement, de méme que dans les exemples qu’on tire des créatures animales, & qui éterniſent les diſputes, eſt trés-judicieuſement remarqué. C’eſt cependant de cette maniere, Madame, qu’on diroit que vous voulez éterniſer celle-ci. Car les vertus élaſtiques ou les effets du reſſort, les compoſitions & les décompoſitions de Forces & de Mouvemens, ne compliquent pas moins la queſtion, & ne la chargent pas moins de circonſtances étrangeres, que les enfoncemens faits dans l’argile, ou dans la