Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[36]

recue juſqu’alors, d’erreur indigne. Brevis demonſtratio erroris memorabilis Carteſii, & aliorum[1] &c. Car voilà de quel ton les Forces Vives furent annoncées au monde. Seroit-ce donc une choſe ſi memorable que de voir quelques Sçavans ne pas entendre eux-mêmes ce qu’ils nous diſent, & refuſer d’admettre ſous un nom ce qu’ils voudront bien accorder ſous un autre ?

S’il y a eu ici du mal entendu, c’eſt véritablement lorſque les Partiſans des Forces Vives ſe ſont perſuadé que leurs expériences étoient en oppoſition avec la théorie de leurs Adverſaires ; lorſqu’ils ont cru que des enfoncemens ou des emplacemens de matiere faits dans l’argille, par la chûte des corps, ou une ſuite de reſſorts bandés, leur fourniſſoient quelque choſe de plus que l’exemple allegué par M. Leibnits, d’un corps qui monte perpendiculairement a l’horiſon, & dont le Mouvement eſt retardé, & enfin éteint par les impulſions redoublées de la Peſanteur ; & lorſque leurs Adverſaires, au lieu de vérifier ces expériences, au lieu de

  1. Titre de l’Ouvrage de M. Leibnits : Act. Erud. Lipſ. 1686. p. 161.