Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/37

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mettre eux-mêmes la main à l’œuvre, d’y réflechir du moins, pour voir ce qu’il en devoit réſulter en les ſuppoſant exactes, & de s’appercevoir que ce n’étoit jamais que le méme effet déguiſé, & plus compliqué ſeulement, n’ont cherché qu’a les invalider par la difficulté de l’execution, & autres pareilles défaites. Mais ce mal entendu ne ſubſiſte plus, je crois du moins qu’on ne m’accuſera pas d’avoir travaillé à l’entretenir. La matiere eſt ſuffiſamment éclaircie, & il y a certainement ici quelqu’un qui a tort, qui s’abuſe par les préjugés de l’autorité, ou de l’amour propre, & dont les raiſonnemens applaudis aujourd’hui par un nombre de Sçavans, fourniront à la race future un exemple de plus de la foibleſſe de l’eſprit humain.

Je me flate, Madame, que vous regarderez toutes ces réflexions comme une preuve du cas que je fais de vos lumieres, & de ce bon eſprit qui ne ſçauroit vous permettre de reſiſter au vrai, quand il ſe préſentera à vous ſans nuage.


Je ſuis avec un profond repect, &c.


À Paris, ce 18.
Fevrier 1741.