ches de géométrie et de mathématique — Les expériences et les travaux sur la physique.
Bien que venant après une partie de ses recherches sur les sections coniques, il en sera traité dès le début. La construction ainsi que la disposition des diverses pièces mécaniques qui la composent ont occupé Pascal pendant près de 9 ans, d’une manière plus ou moins continue, sans qu’il négligeât de s’intéresser à d’autres problèmes ; l’idée de la machine lui vint à Rouen en 1643 ; il avait donc 20 ans. Considérant le principe de sa découverte au point de vue pratique, il s’y intéressa et s’appliqua à la réaliser ; obligé de guider les ouvriers dans l’exécution des pièces qu’il avait conçues et dont il leur donnait le dessin à différentes échelles, il se livra certainement lui-même au travail du bois et du métal, maniant tour à tour la lime, le marteau, le ciseau ; mais avant de quitter Rouen pour revenir à Paris, il éprouva un profond sentiment de découragement en apprenant qu’un horloger de Rouen avait établi, sur une simple description de sa machine, une sorte de contrefaçon dont l’apparence révélait un travail bien fini au point de vue de l’ajustage et du polissage des pièces, mais dont le mécanisme intérieur était fort défectueux ; il suspendit alors ses travaux et congédia ses ouvriers.
« Cher lecteur — dit Pascal dans son avis — j’ay sujet particulier de te donner ce dernier advis, après avoir veu de mes yeux une fausse exécution de ma pensée faite par un Ouvrier de la Ville de Rouen, Horloger de profession, lequel sur le simple récit qui luy fut fait de mon premier modelle que j’avois fait quelques mois auparavant, eut assez de hardiesse pour en entreprendre un autre, et, qui plus est, par une autre espèce de mouvement ; mais comme le bonhomme n’a aucun talent que celuy de manier adroitement ses outils, et qu’il nesçait pas seulement si la Géométrie et la Mécanique sont au monde, aussy... ne fit-il qu’une pièce inutile, propre véritablement, polie et très bien limée par le dehors, mais tellement imparfaite au-dedans qu’elle n’est d’aucun usage.... L’aspect de ce petit avorton me depleut au dernier point, et refroidit tellement l’ardeur avec laquelle je faisois alors travailler à l’accomplissement de mon modelle qu’à l’instant mesme je donnay congé à tous mes Ouvriers... », [1]
Cependant encouragé par le Chancelier Séguier qui avait eu connaissance de son œuvre, qui, peut-être même, en avait vu une épure ? il se remit au travail avec une nouvelle ardeur ; il s’y appliqua et réussit à
- ↑ Pascal. Œuvres, édit. Brunschvicg, t. I, p. 311, 312.
