Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/123

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graphie, ayant appris que leur Maître étoit devenu Roi de douze mille isles, ajoutèrent à tous ses titres celui de Roi des Isles de la mer.

La conquête du Royaume de Canara que n’avoit pu soumettre Aurengzeb, & celle des Isles Maldives inconnues de la plupart des Mogols, accrurent tellement la réputation d’Ayder, que presque tous les Princes de l’Indostan lui envoyèrent des Ambassadeurs pour le féliciter de ses nombreuses conquêtes. Les Poëtes[1] ne manquèrent pas aussi de l’élever dans leurs poèmes au-dessus des Alexandre & des Timur.

Il y avoit plus d’un an qu’Ayder n’étoit point sorti de Nagar, & qu’occupé des soins du Gouvernement & de ses plaisirs, il paroissoit se plaire dans un repos qui lui

  1. Les Poëtes sont en grand nombre dans l’Indostan. Il y en a sur-tout beaucoup dans les Cours, quoique Ayder ne se pique pas de protéger les Poëtes & les gens de lettres. Il y a un Poëte de la Cour en titre qui a environ deux mille cinq cent livres par mois, ou mille roupies d’appointemens, & le rang de Chef ou Général de mille hommes. Il compose un Poëme à chaque événement glorieux pour le Prince.