Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/124

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avoit été jusqu’alors étranger ; lorsque la suite de la protection qu’il avoit accordée à la nation des Mapelets le rappela à la tête de ses troupes & lui procura l’occasion de faire de nouvelles conquêtes.

Les Mapelets, fiers de la protection d’Ayder, cessèrent d’avoir pour les Rajas & les autres Nayres la condescendance qu’ils avoient eue jusqu’alors, & ils menacèrent de se faire justice par les armes, si on ne tenoit pas les engagemens qu’on avoit fait, & qu’on feroit avec eux. Les Nayres, par leurs dépenses multipliées qui les nécessitoient de faire emprunt sur emprunt aux Mapelets, s’étoient tellement obérés avec cette nation d’usuriers qu’il leur étoit impossible de payer seulement les intérêts qu’ils devoient à ces derniers dont les menaces & les poursuites ne pouvaient manquer que de les ruiner. Indignés, tant de l’arrogance que des mauvais traitemens d’un peuple qu’ils étoient dans l’habitude de mépriser, ils résolurent de rompre, à quelque prix que ce fût, toutes leurs liaisons avec eux. Pour cet effet, il se fit à Calicut, où réside le Samorin, Chef de tous les Princes Nayres,