Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/126

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Mapelets, dans leur désastre, s’empressèrent d’envoyer des Députés vers leur Protecteur, pour l’instruire de leur catastrophe, & implorer sa protection. Les Mapelets étant des Mahométans très-fanatiques, leurs Députés représentèrent à Ayder, dans leur harangue, que Dieu & le Prophète dont il étoit l’allié, ne l’avoient fait puissant que pour le mettre en état de protéger les

    des maisons, défriché du terrein, & cultivé des jardins & des terres. Les Portugais & les Hollandois avaient accordé ces terreins sans aucune formalité, & la possession faisoit tous les titres de ces pauvres gens. Lorsque les Hollandois vendirent la forteresse & leur territoire à Ali-Raja, ils ne stipulèrent rien en faveur des habitans. Ali-Raja leur ayant demandé les titres de leur propriété, voulut les forcer à acheter le territoire dont ils se croyoient propriétaires. Cette avarice d’Ali-Raja donna occasion aux Anglois, qui auroient voulu que les Hollandois leur eussent vendu ce comptoir, de les invectiver. Pour se tirer d’embarras, les pauvres habitants de Cananor eurent recours à Ayder, qui condamna Ali-Raja sur ce passage de l’Alcoran, qui dit : tu n’ôteras pas à l’Infidèle sa maison, son champ, etc. parce que c’est Dieu qui le lui a donné ; tu te contenteras de lui faire payer un tribut, qu’Ayder taxa à une roupie, ou cinquante sols en France, par tête.