Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/135

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neveu du Samorin & son héritier présomptif, s’étoit réfugié, & d’où il eut l’adresse de se sauver, quoique la place fût bien investie ; les Bramines en ouvrirent les portes après le départ du Prince. Ayder continua sa route pour Calicut, où sa flotte l’avoit devancé, & où il se logea dans la factorie angloise. S’étant informé du Samorin, en mettant pied à terre, il apprit que ce Prince étoit tranquille dans son Palais, sans aucune garde, attendant les ordres du vainqueur dont il espéroit un doux traitement, en ce qu’il s’étoit toujours opposé formellement à la résolution de massacrer les Mapelets, & dont il avoit prédit à ses neveux les malheureuses suites.

Ayer, à cette nouvelle, remontant dans son palanquin[1], ordonna d’aller au palais du Samorin qu’il envoya prévenir de sa visite ; il trouva ce Prince qui venoit au-devant de lui & qui, au moment qu'il le vit, se pros-

  1. Le Palanquin est une espèce de lit de repos, porté par six hommes, dont on se sert communément dans l’Inde, dans la ville & dans les voyages ; c’est une voiture très-douce & très-commode.