Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/136

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terna à ses pieds. Ayder s’étant empressé de le relever, le Samorin lui offrit ses présens. Ils consistoient en deux petits bassins d’or, l’un plein de pierreries & l’autre de pièces d’or, deux petits canons d’or avec leurs affûts de même métal. Les deux Princes étant entrés dans le palais, Ayder témoigna au Samorin le plus grand respect & il lui promit que moyennant un tribut annuel, il lui rendroit ses États, aussi-tôt que tout le pays auroit mis bas les armes & qu’on auroit arrangé à l’amiable les intérêts des Mapelets. Ces deux Princes se quittèrent ensuite très-satisfaits l’un de l’autre en apparence. On fut très-étonné le lendemain au point du jour de voir le palais du Samorin tout en feu, & quoique les secours fussent prompts, & qu’Ayder s’y transportât lui-même, comme l’édifice étoit presque tout en bois, il fut impossible de rien sauver, & le Samorin fut brûlé ainsi que toute sa famille, & à ce qu’on présume, beaucoup de richesses.

Ce Prince avoit fait mettre le feu à son palais & s’étoit résolu à terminer ainsi sa vie, désespéré des lettres qu’il avoit reçu