Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/159

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Ces Marattes qui, suivant leur idée, croyoient avoir de grandes sommes à toucher, se voyant obligés à y renoncer, par la déclaration d’Ayder, murmurèrent hautement. Peu habitués dans leurs pays à se voir commander despotiquement, ils résolurent d’une commune voix, de retourner dans leur camp, avec menaces de se faire justice eux-mêmes, si on refusait de les rendre libres.

Ceux qui connoissent Ayder & combien il est prudent, ne purent concevoir comment ce Nabab s’étoit mis si facilement à la discrétion de ces Marattes, n’ayant gardé auprès de lui à Coilmoutour que cinq cents Cipayes & trente Européens qui étoient pour la garde de leur Commandant.

Ces Marattes, heureusement, n’ignoroient point qu’Ayder pouvoit, en très-peu de tems, faire venir des troupes de toute espèce. Ils exigèrent cependant de l’argent à l’heure même, ou qu’ils alloient monter à cheval & retourner dans leur pays, menaçant de piller & de ravager impunément tout ce qui s’offriroit à leur passage.

Ayder se reprochoit intérieurement sa vivacité & les menaces qu’il avoit faits aux