Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/160

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Marattes, avant de s’être mis en état de leur faire la loi. Quoiqu’il n’y eût rien à appréhender pour sa personne, il auroit été plus prudent qu’il se retirât dans la forteresse Coilmoutour où il auroit été en sureté, mais son courage qui ne l’abandonnoit pas, lui fit surmonter tout le danger où il étoit exposé.

Dans l’embarras où se trouvoit Ayder, Maffous-Khan, ancien Nabab d’Arcate & frère de Méhémet-Ali, lui conseilla d’envoyer chercher le Commandant françois, & de le charger du soin de mettre à la raison ces mutins. Ayder fut de cet avis. Il fit venir cet Officier, lui exposa la conduite inconsidérée des Chefs Marattes, & lui dit que sur les conseils du Nabab d’Arcate, il le prioit de se charger de faire entendre raison à ces brigands qu’il pouvoit bien soumettre, s’il le vouloit, en disposant de ses forces, mais qu’il aimoit beaucoup mieux que tout se terminât par les voies de la douceur plutôt que par les armes. L’Officier françois consentit à se rendre digne de la confiance dont l’honoroit Ayder, quoiqu’il sentît toute la difficulté de réussir