Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/187

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douze poules n’ont jamais coûté plus de cinquante sols argent de France, & que douze mesures de riz, dont une seule suffit pour la nourriture d’un homme pendant vingt-quatre heures, ne valoit pas davantage. Ce qui prouve encore la grande population de ce pays, c’est qu’il y a par semaine deux marchés, dans chacun desquels il se vendoit communément vingt mille pièces de toile, de 14 coudées de long[1]. Ce pays, qui est le passage ordinaire pour aller du Mayssour & de la côte de Coromandel à la côte de Malabar, est d’un revenu considérable pour Ayder, qui jouit seul des péages, à l’exclusion des Rajas du Pays.

On évalue qu’il passe à Coilmoutour annuellement trente mille bœufs chargés de tabac ; les immenses magasins qui se sont trouvés de cette denrée à Poudianghari, rendent cette assertion vraisemblable. Outre le tabac, il passe de grandes quantités de toiles de toute espèce, & il retire encore de la côte

  1. Le Supérieur des Missionnaires Jésuites, qui réside à Xavier-Paleam, Bourg à un mille de distance de Coilmoutour, a assuré qu’il avait dix mille tisserands chrétiens dans sa Mission.