Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

& les Pères lui pardonnez, je ne parlerai plus de cette affaire. Il fit aussi-tôt expédier l’ordre d’ôter les Gardes qui avoient été données aux Jésuites. Mais les bons Pères ne crurent pas devoir pardonner la Dame spirituellement ; elle fut excommuniée & condamnée à un pénitence publique à cause du scandale : ce qui paroîtra étonnant, c’est qu’elle parut se soumettre à cette peine avec beaucoup de résignation. Le Père Provincial ayant fait savoir dans toutes les missions, que son innocence avoit été reconnue, fit, dans sa lettre circulaire, l’éloge de l’Officier françois, qu’il disoit être dans la plus haute faveur du Nabab. Cet éloge lui attira une lettre de l’archevêque de Cochin, qui lui recommandait un Prêtre Malabar du

    féroit la mort, à s’allier avec une femme qui s’étoit prostituée à tous les Topas. Cette réponse lui valut sa grâce, avec permission de se retirer où bon lui sembleroit. La Colonelle se maria à un Sergent Portugais métis ; mais elle fut fort étonnée que le Bacsi l’envoya chercher, pour lui dire que le Nabab l’avait réduite à la paye de Sergent, parce qu’elle avait déshonoré le nom de son premier mari, dont les services avaient mérité que la femme qui portoit son nom, eût les moyens de vivre honorablement.