Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Père Provincial, prévenu des aveux de cette Dame, ayant été mandé, se jetta la face contre terre, puis se relevant, éleva les mains au Ciel pour remercier Dieu de ce que la vérité étoit reconnue & que les siens alloient être justifiés de l’accusation intentée méchamment contre eux. Il supplia cependant le Commandant François de laisser ignorer le détail de cette affaire au Nabab, dans la crainte, disoit-il, de ce qui pourroit arriver à cette Dame ; peut-être aussi dans la crainte de se faire un ennemi mortel de Narimzao.

L’Officier ayant instruit Ayder que cette affaire étoit terminée ; ce Prince se contenta de lui dire : Je suis persuadé que c’est une tracasserie que la vieille Mequinès a voulu faire aux révérends pères ; qu’elle prenne garde, car je suis averti qu’elle mène une conduite qui finira par lui causer bien des chagrins[1] ; & il ajouta : puisque vous

  1. Ayder imagina de faire proposer à l’Officier Suédois, complice de l’Irlandois, d’épouser la Colonelle, s’il vouloit avoir sa grâce & être remis à son poste. Ce jeune homme, âgé de vingt-huit ans, & superbe homme, refusa net, en disant qu’il pré-