Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/208

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les bois, sans attendre le jugement, je les ai forcés d’en donner la valeur en argent, & les François en ont fait le reçu au Marchand qui me l’a remis. Ayder qui n’étoit pas sa dupe, profita de cette occasion pour le prévenir que, voulant connoître les revenus & la dépense du pays qu’il gouvernoit, il avoit nommé des Commissaires qui avoient ordre de recevoir ses comptes. Quoique le Raja ne parût point étonné du discours du Souverain, il se retira désespéré de ce que son stratagème avoit tourné contre lui-même. Ses comptes rendus, la Commission condamna le Gouverneur-Raja à payer au Nabab trois ou quatre lacs[1] de roupies qu’il fut contraint de payer. Pour obtenir du tems ou une diminution, il se plaignit pendant quelques jours de la rigueur de ce jugement qui le ruinoit, en protestant qu’il n’avoit point d’argent pour payer une aussi grosse somme. Sur son refus, Ayder envoya des Gardes autour de son logement pour lui interdire l’eau, parce qu’étant Bramine, il est obligé de se laver plusieurs fois

  1. Le lac vaut cent mille roupies ; la roupie deux livres dix sols de France.