Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/221

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habillés en toile blanche, portant en main des lances de Bambou d’environ quatorze pieds de long, vernies en noir & ornées de plaques d’argent, ayant au bout du fer de la lance de petites banderoles rouges à flamme d’argent ; ces Lanciers marchoient à des distances convenables pour enfermer tout le cortège & empêcher, en joignant leurs lances, qu’on en pût approcher.

Tout ce cortège vu dans la plaine formoit le coup d’œil le plus superbe & le plus imposant.

Ayder étoit reçu partout avec les démonstrations de la plus vive allégresse ; on lui rendait les plus grands honneurs, & les peuples témoignoient, à l’envi, le plus vif empressement pour le voir, avec des acclamations réitérées de Vive Ayder. Toutes les villes, les bourgs, les villages étoient ornés. On avoit élevé dans les rues & sur les chemins des espèces d’arcs de triomphe, des salles faites en charpentes, ornées de tapisseries de fleurs & de feuillages, suivant la richesse des habitans ; les maisons, les murailles même des villes & des forteresses, étoient peintes ou au moins blanchies à neuf ; les Gouverneurs & les Commandants