Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/227

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avec Madurao & le Conseil de la Nation, & je ferai ensorte qu’ils vous reconnaîtront avec plaisir, Souverain du pays où vous commandez ; & pour un léger tribut que vous leur paierez, ils s’engageront à vous défendre, ne désirant autre chose que de diminuer la puissance d’Ayder qui leur a enlevé ce même pays dont vous avez le Gouvernement.

Les insinuations du Bramine, l’ambition, le plaisir de l’indépendance, la crainte de l’arrivée d’Ayder dans son Gouvernement, & peut-être plus que toute autre chose, cette fausse honte qui empêche tant de jeunes gens de revenir sur leurs pas, déterminèrent ce jeune homme à trahir son devoir. Il laissa partir le Bramine, en lui donnant le pouvoir de traiter avec les Marattes comme il le jugeroit convenable. Ce Ministre infidèle trouva les Marattes très-disposés à l’écouter. Il y avoit à Poni[1] un Envoyé Anglois qui leur proposa aussi d’attaquer Ayder dans

  1. Poni est la seconde Capitale des Marattes, la résidence du Général & du Conseil de la Nation, & le lieu où se rassemble l’armée toutes les années.