Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/228

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le même tems que Nizam & les Anglois l’attaqueroient de leur côté. L’arrivée de l’Envoyé détermina le Grand Conseil des Marattes à la guerre contre ce Nabab ; mais Madurao, quoique fort jeune, avoit du courage & de la grandeur d’âme ; il ne pouvoit prendre sur lui de s’allier avec un perfide ; il disoit : Je ne ferai la guerre à Ayder qu’autant qu’il refusera de payer le chotaie[1],

  1. Le Chotaie est le cinquième du revenu de la Soubabie du Décan & des pays qui en dépendent, qu’Aurengzeb a accordé aux Marattes, qui ne se paye pas exactement, mais pour lequel ces Peuples lèvent des contributions plus ou moins fortes, suivant les circonstances & la puissance de celui qui paye la redevance. Ayder qui possède beaucoup de pays, comme le Mayssour, &c., qui doivent le Chotaie, en vertu du don fait par Aurengzeb, ne voulut point se soumettre à ce paiement, disant nettement, que personne n’avoit le droit de forcer les Peuples à payer aucun tribut ou impôt que pour le bien-être de l’État, ou par le droit du plus fort ; que les Marattes étant dans ce dernier cas, il ne leur devoit rien, parce que Dieu l’avoit fait assez puissant pour défendre ses Sujets contre les Marattes, avec qui il ne fait jamais de paix, mais seulement des trêves de trois ans, tantôt en leur payant une somme, tantôt sans rien