Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/233

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lument rien. On voyoit arriver les Cavaliers & les Soldats portant du blé, du riz, du mays, jusques à des bois de lit & des marmites de terre, personne ne voulant revenir à vuide ; & ce qui paraîtra encore plus surprenant, c’est que tous les habitans, jeunes & vieux, hommes & femmes, arrivoient gais & contents, les uns portant leurs enfans, les autres les infirmes & les malades, dont le nombre, dans cet heureux climat, est toujours très-petit. À mesure qu’il arrivoit une peuplade, on leur payoit comptant la valeur de leurs denrées, à un prix si avantageux, qu’il n’y avoit jamais de différent, pas même sur la mesure ; ensuite on les faisoit partir pour la montagne en leur assignant dans leur route & dans le lieu marqué pour leur nouvelle demeure, des fournitures de riz & autres denrées à un prix fort au-dessous de celui qu’ils avoient reçu pour les denrées qu’on leur avoit achetées à Syringpatnam[1].

  1. On ne doit point être surpris du bas prix des denrées dans les vallées que ces gens de la plaine alloient habiter pour quelque tems. Il suffit de se rappeler l’abondance qui étoit à Coilmoutour, & de considérer que dans les pays chauds, il ne faut