Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/260

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étoient le gage que leur avoit donné Méhémet-Ali pour les sommes qu’il leur devoit ; Ayder-Ali-Khan offroit de les rembourser de tout ce qui leur seroit légitiment dû, ne pouvant comprendre dans cette dette les sommes qui auroient été dépensées pour déposséder de légitimes propriétaires, comme les Nababs de Veilour, de Vandevachi, &c. ; qu’il faudrait, au contraire, indemniser ces derniers de toutes les pertes qu’ils auroient souffertes.

On doit se figurer combien dut surprendre un pareil mémoire ou manifeste inusité jusqu’à ce moment dans l’Inde & qui annonçoit aux Anglois une guerre inévitable dont ils devoient seuls porter la charge. Cette déclaration de guerre étoit directe contre les possessions Angloises, Méhémet-Ali-Khan n’étant qu’une espèce de prête-nom, sans troupes, sans argent & l’esclave des Anglois.

L’administration Angloise, dans l’Inde, avoit pour politique de traverser les desseins du moindre Potentat, s’il vouloit étendre ses limites, afin qu’il ne fût jamais en état de leur tenir tête ; elle étoit alarmée depuis long-tems des conquêtes rapides d’Ayder &