Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/27

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que dira Nizam-el-Moulouc ! Paroissant enfin se modérer, & les Patanes se montrant honteux de leur férocité, il leur persuada qu’il s’en rapporteroit sur cette affaire à la décision de Nizam ; mais il assembla en secret les chefs de tous les autres corps de l’armée, & leur représenta que le Grand Visir les confondant tous avec les coupables, il ne leur restoit qu’un seul moyen de se justifier, qui étoit de venger la mort du Nabab, & de faire main basse sur les Patanes. La férocité & l’orgueil de cette milice les ayant rendus odieux à tous les Indiens, tout le monde fut de l’avis d’Anaverdi-Khan ; & gardant un profond secret sur cette délibération, ils prirent si bien leur tems, que tous ces Patanes, qui étoient au nombre de 3000, furent massacrés, n’ayant épargné que les femmes & les enfans[1].

  1. Comme ces anecdotes sont différemment rapportées ailleurs, il peut se faire que beaucoup de gens qui se croient fort au fait de l’Histoire de l’Inde, demanderont comment l’Auteur de ces Mémoires a pu les savoir. Pour prévenir la question, on répond qu’ils n’ignorent point que la