Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/288

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au Nabab qui devoit l’interroger lui-même. Comme on avoit de la peine à déterminer Ayder de prendre la résolution de s’assurer de ce vieillard, il fut aisé à Nand-Raja de s’apercevoir qu’il étoit gardé à vue, ce qui mit le vieillard dans une si grande colère qu’il s’emporta à un excès incroyable contre son Souverain, au point de l’exciter à une démarche qui auroit pu lui occasionner une fin funeste de la part de tout autre Prince qu’Ayder.

Ce malheureux Prince envoya quelqu’un de sa suite chercher ce même Écrivain Persan, nommé Mirr-Saeb, Secrétaire de l’Officier François qui avoit porté les lettres d’Ayder à Pontichéri d’où il étoit de retour, sous le prétexte de lui demander s’il ne pourroit pas lui faire venir de Pontichéri du sel de tartre non purifié, & autres drogues que l’on tire de l’Europe. Ce Raja étoit Chymiste, ou plutôt Alchymiste, (travaillant depuis nombre d’années à découvrir le secret de la transmutation des métaux). Le Persan se trouvant seul avec lui & son Bramine, Nand-Raja lui proposa de dire à son Maître que s’il vouloit faire assassiner Ayder, ce qui