Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/289

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étoit aisé à exécuter, à ce qu’il disoit, d’autant plus que ce Nabab, en revenant de la promenade où il alloit tous les deux jours, passoit la nuit à la lueur des flambeaux devant le camp des Européens, rien n’empêchoit qu’en saisissant cet instant, on ne pût lui tirer un coup de fusil de l’intérieur d’une tente ; que si on consentoit d’exécuter son dessein, il feroit déposer la valeur de huit lacs, tant en or qu’en argent, pierreries, bijoux & éléphants ; ce vieillard irrité, étoit décidé à se défaire de tout ce qu’il possédoit, pourvu qu’il sacrifiât à sa vengeance celui qu’il regardoit comme son ennemi. Cet Écrivain, suivant son rapport, n’osant faire connoître l’horreur qu’il avoit de cette affreuse proposition, promit d’en parler à son Maître, & de rendre réponse le lendemain à un Bramine qu’on lui fit voir & qui promit de se trouver devant la porte d’une petite pagode ou temple des Indous qu’on lui désigna. Cet Écrivain s’empressa de faire part à son maître de l’entrevue qu’il avoit eue avec le Raja, & de la commission abominable dont il l’avoit chargé. Celui-ci, après s’être remis de l’indignation