Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/311

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tiennent plus d’une livre de poudre ou d’artifice, & qui ont une grande portée, qui peut aller à cinq cents toises. Plusieurs de ces fusées sont chargées à éclater, d’autres ont le bout du fer acéré & capable de percer. Enfin d’autres ont le bout percé & sont chargées pour souffler de l’artifice & mettre le feu ; cette arme est de grande dépense & peu proportionnée à ses effets. Je pense que ce défaut vient de ce qu’on n’apporte pas assez d’attention à dresser ceux qui s’en servent ; on en a vu néanmoins quelquefois des effets funestes, comme le feu mis à des caissons de munitions[1]. Ces fouguettes sont très-propres à incendier les villes & les villages où l’ennemi a des magasins. Une Cavalerie qui n’est point habituée à cette arme, seroit bientôt mise en désordre ; ces fusées, qui ont sur le fusil l’a-

  1. Suivant la relation donnée par les Anglois de la bataille gagnée par Ayder contre les Colonels Baylie & Fletcher, une fouguette ayant mis le feu à un caisson, qui, en sautant, en embrâsa deux autres, la bataille fut perdue, parce que Tipou-Saeb, fils d’Ayder, tomba avec la Cavalerie sur l’Infanterie Angloise, que cette explosion avoit mise en désordre.