Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoit pu avec son armée, prendre poste au-delà de la rivière, comme il l’avoit projetté.

On avoit laissé toutes les troupes irrégulières dans le camp sur le Paler, parce que cette espèce de troupe étant sans discipline, il eût été difficile de l’empêcher de se faire voir aux Anglois, & que c’est parmi elles que sont ordinairement les espions ennemis.

Ayder, glorieux d’avoir fait fuir les Anglois, vint camper à une lieue & demie de Tirnmalé, dans un lieu rempli de grandes roches, & séparé de Tirnmalé par une plaine ; comme il campoit fort près de l’ennemi, & qu’il savoit que les Anglois avoient souvent battu les Indiens, en l’attaquant de nuit, il prit toutes les précautions nécessaires pour être en sûreté dans son camp.

Une grande ouverture entre ces roches, qu’on auroit pu prendre pour un ouvrage de l’art, & derrière laquelle étoit le camp, fut fortifiée par une redoute ; toutes les hauteurs étoient garnies de gardes, dont les sentinelles répondaient sans cesse le mot de Cabordar, qui équivaut à celui