Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courir, lorsque les Anglois en avoient près de six ; mais qu’en même tems le Commandant Européen partiroit avec tout ce qui restoit de troupes irrégulières qu’il joindroit à toutes celles qu’il pourroit rassembler, & qu’il marcheroit pour atteindre le plutôt possible, la tête de l’armée Angloise, afin de la harceler & retarder sa marche, de manière qu’elle ne put être arrivée à portée d’attaquer Nizam avant le grand jour.

Il étoit environ une heure du matin lorsque cet Officier fut averti par ses Coureurs, qu’on découvroit l’armée Angloise qui pouvoit avoir fait trois lieues depuis qu’elle avoit quitté son camp ; ayant rassemblé autour de lui la plupart des Chefs des Caleros & Carnates, il leur ordonna de s’approcher le plus qu’ils pourroient des Anglois, en s’étendant sur le flanc & tout le long de la ligne, sans crainte de se trop éparpiller, & de ne faire aucun feu que lorsqu’ils seroient à quinze pas, qu’ils pouvoient tirer à volonté, en faisant le plus grand feu possible, mais en prenant bien garde de se coucher ventre à terre, chacun après avoir fait sa décharge ; ce qu’il eût été inutile de leur recommander