Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/380

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camp Anglois où elles portèrent à merveille, & occasionnèrent une espèce de désordre, & firent abattre beaucoup de tentes. Ayder, enchanté d’avoir fait cette insulte aux Anglois, fit conduire sur le plateau, toute son artillerie jusques aux plus petites pièces, pour en faire une vaine parade, quoique la plupart des boulets ne pussent arriver jusques aux tentes des Anglois. Il s’imaginoit donner à ses ennemis une grande idée de ses forces, & les effrayer en leur montrant toute cette Artillerie, & la vivacité avec laquelle elle étoit servie, animant lui-même les soldats, & faisant donner de l’argent aux Canoniers des pièces qui lui paroissoient le mieux servies, ce qui amusoit les troupes qui rioient de cette canonade ridicule, qui n’étoit propre qu’à effrayer le gibier qui pouvoit se trouver dans les broussailles.

Pendant qu’Ayder exerçoit ainsi son Artillerie, & tenoit toute son Infanterie en Parade, sa Cavalerie faisoit des courses dans la campagne, presque aussi inutiles que les décharges de la plus grande partie de son Artillerie. Nizam, qui cette fois ne voulut point être spectateur oisif, s’étoit mis en