Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/383

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pour se sauver, qui étoit celui du camp d’Ayder, à travers duquel tous ces fuyards passèrent, en semant la terreur & y mettant le désordre. Ayder voyant fuir Nizam avec toute son armée se trouva très-embarrassé, c’est alors qu’il eut tout lieu de soupçonner quelque trahison. Il craignit aussi que dans le tems qu’il combattoit avec les Anglois, son Corps ne fût pillé par les fuyard ; la nuit qui approchoit, augmentait encore le trouble dont il étoit agité.

Lorsque la fuite de Nizam laissa à découvert l’armée Angloise, on la vit s’avancer en bataille sur une seule ligne pleine, avec sa Cavalerie en réserve. L’Artillerie d’Ayder répandue sur le front de son Infanterie, fit quelques décharges, qui durent tuer bien du monde ; mais, comme les munitions manquaient par la dépense faite dans la canonade ridicule du plateau, l’Artillerie d’Ayder se trouva inutile. La Cavalerie qui formoit les deux aîles, ayant reçu l’ordre de charger celle de la droite, où étoient les Hussards & les Dragons, fit plusieurs charges, s’avança jusques à la portée du pistolet, mais elle ne put jamais tenir contre le feu de l’Artillerie