Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/387

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charge, qui avoient prévenu l’ordre de décamper, & la retraite de l’Artillerie. Cette gorge se divisoit en deux parties, dont une conduisoit au camp de Nizam ; tous ces bagages marchant à volonté, une grande partie prit la route à droite, & ils croisèrent & se joignirent aux bagages immenses de l’armée de Nizam, qui marchoient dans la plus grande confusion, entremêlés avec l’Artillerie. La suite de tout ce désordre fut un engorgement qui arrêta la marche & la retraite de l’Artillerie d’Ayder, à quoi on ne put remédier, quelque peine qu’on se donnât, & quoique cette Artillerie marchât à la clarté de plus de cent flambeaux[1], parce qu’en voulant obliger les bêtes de charge à marcher sur les côtés du chemin, elles tomboient & renversoient leurs charges, ce qui occasionnoit des cris & un tumulte affreux, dont le bruit étoit répété

  1. Ces flambeaux doivent paroître bien extraordinaires en Europe, eu égard à tous les risques qu’ils faisoient courir ; mais jusqu’à présent on n’a pu faire entendre raison aux Indiens dans leurs armées, relativement à leur imprudence, par rapport aux flambeaux & aux feux.