Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/40

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paroît, on les conduit au Pirjada ou grand Aumônier, qui leur fait l’aumône, & les traite suivant leurs besoin. La Cour d’Ayder est en ce point absolument différente de celle de tous les autres Princes de l’Inde, qui ont une si grande vénération pour ces Faquirs qu’ils les admettent à leur table, & qu’ils entrent dans le Palais à toute heure. Ces Faquirs vont effrontément prendre la première place auprès du Prince, quoiqu’ils soient très-souvent sales, dégoûtants & couverts de vermine.

Quand des affaires ou quelques parties de plaisir n’ont point empêché Ayder-Ali de se coucher à son heure ordinaire, qui est après minuit, il se lève avec le soleil, ce qui est environ six heures. Dès l’instant de son lever, les Majors d’armée[1] qui ont été de service le jour & la nuit passés, & ceux qui les relèvent, entrent, font leurs rapports & reçoivent les ordres qui doivent être portés au Ministres & aux Généraux qui

  1. Ces Majors d’Armée sont comme des Adjudans Généraux ; ce ne sont point des gens de distinction, mais des gens sûrs, choisis parmi les bas-Officiers de Cavalerie & d’Infanterie.