Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/410

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palissadé, & d’un glacis ; enfin une Ville assez grande enferme ce Fort, & est défendue par un rempart revêtu d’une muraille en brique, avec des bastions ronds & un fossé sec. La moitié de cette ville est à couvert de toute attaque par un grand étang, au bout duquel les Anglois avoient construit une redoute, qui fermoit le chemin entre l’étang & la rivière, & battoit de son Artillerie le chemin de l’autre côté, qui étoit resserré entre la rivière & une haute montagne.

L’armée étant venue camper à une lieue d’Ambour, sur le bord de la rivière qu’elle avoit passé à Vaniambari, Ayder voulut dès le même soir, aller reconnoître la Ville, malgré une très-grosse pluie, qui fut cause en partie qu’il courut un très grand risque ; car s’étant avancé jusques sur les bords de l’étang, il se trouva exposé, sans s’en être douté, au feu du canon de la redoute qui étoit masquée par des arbres & le bout de la digue de l’étang. Ce canon, qui consistoit en trois grosses pièces, fit une décharge qui emporta quinze Cavaliers, & couvrit Ayder & ceux qui l’entouroient, du sang & des