Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/459

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la met en déroute & la poursuit jusques dans les rues de Mangalor, où sa Cavalerie entre pêle-mêle avec les fuyards. Trois mille hommes environ d’Infanterie, à peine arrivés pour joindre les troupes de Tipou-Saeb, sont étonnés de trouver le camp Anglois abandonné ; ils pillent & s’emparent de tout ce qu’ils trouvent, soit dans le camp, soit dans la Ville, ce que le Prince leur permit, pour punir les habitans de n’avoir point voulu se défendre. La déroute de cette armée Angloise fut si grande, qu’à peine quelques hommes se sauvèrent à bord des vaisseaux, à qui, sans trop savoir pourquoi, ils communiquèrent leur frayeur ; leur fuite échauffant de plus en plus l’ardeur guerrière des Européens & des Cipayes d’Ayder, ils s’embarquèrent dans des bateaux, attaquèrent les vaisseaux de transport, & s’en saisirent de trois.

Toute l’armée fut prise avec les armes & bagages, ainsi que le Général & quarante-six Officiers, six cens quatre-vingt Anglois, & plus de six mille Cipayes. Ce glorieux événement pour Ayder arriva le huitième jour après la prise de Mangalor ; on ne