Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/460

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sauroit concevoir une pareille victoire, & comment en trente jours de tems le Commandant de cette armée ne s’étoit point emparé de quelques postes en avant de Mangalor, d’où on l’auroit averti de l’approche de l’armée.

Ayder arriva le lendemain de cette victoire ; & son fils n’eut autre chose à lui dire que ce qu’écrivoit César : Veni, vedi, vici. On rapporte qu’il pleura de joie en embrassant son fils. Des Négocians Portugais établis depuis plusieurs générations à Mangalor, s’étant mis dans la tête, par l’heureux débarquement de l’armée Angloise & par les grands succès, que les Anglois attribuaient au Général Schmidt & au Colonel Wood, que les Anglois feroient la conquête de la plus grande partie des États d’Ayder, ou qu’au moins ils resteroient maîtres de Mangalor, ils firent la sottise de traiter avec le Général Anglois, & de se charger de fournir les vivres à son armée. Aussi-tôt qu’Ayder en fut instruit, il fit venir ces Négocians devant lui, avec le chef de la loge Portugaise, & différens Prêtres chrétiens, les principaux d’entre ceux qui desservent les trois Églises chrétiennes