Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/466

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par une autre armée Angloise. L’état malheureux où il croyoit, par sa faute, devoir trouver son beau-frère, dont il ne cessoit de se faire des reproches, le fit surmonter toute crainte. Il fait des levées de troupes, parvient à se mettre à la tête de près de vingt mille hommes, & traversant les Royaumes de Sçirra & du Mayssour, il arrive à deux lieues de l’armée d’Ayder, & se faisant accompagner de quelques Cavaliers, il s’avance jusques aux premières gardes, se nomme & dit qu’on fasse avertir Moctum, qu’il l’attend & qu’il veut lui parler. Moctum étonné d’une nouvelle aussi imprévue, va le joindre. Il ne peut s’empêcher, en voyant le jeune Prince, de lui demander avec empressement : Qu’est-ce qui t’amène ici ? Le repentir, reprit Mirza : Je viens, autant qu’il m’est possible, réparer le mal que j’ai fait à notre frère ; je lui amène une armée beaucoup plus belle que celle que je lui ai enlevée, & je lui apporte ma tête ; mène-moi auprès de lui. Moctum a beau lui représenter de lui donner le tems de le prévenir. Non, lui dit Mirza, mène-moi vers lui, je ne crains que de ne pas le voir. Moctum, lui disant alors de le suivre, ils