Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/471

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entamer son arrière-garde & l’oblige à se retirer dans les bois. Ce Colonel veut jetter une garnison dans une place nommée Elvanissour ; il nomme pour Commandant, le Capitaine que lui indiquoit l’ordre du tableau ; on lui représente que cet homme, brave d’ailleurs, a le défaut de se prendre de vin, & qu’il est souvent dans un état qui le rend incapable de commander dans une place. Pour ne pas déshonorer cet Officier, il consentit à lui laisser le Commandement de la place, persuadé qu’Ayder n’en feroit jamais le siége. Cependant, ce Nabab arrive quelques jours après autour de cette place, avec de la Cavalerie, quelques centaines de Grenadiers & quelques petites pièces de canon, sans avoir ni le dessein ni le moyen de faire un siége. Le Capitaine-Commandant, entièrement pris de vin, monte à cheval, se fait ouvrir la porte, sort seul & pique droit vers les troupes d’Ayder, demandant le Nabab. On le conduit au Prince, à qui il représenta qu’il étoit le Gouverneur de la place ; qu’il regardoit comme un honneur pour lui qu’Ayder voulût en faire le siège ; qu’il espéroit se défendre en brave homme,